Le dopage dans le sport
Qu’est-ce que le dopage et quelles sont ses conséquences sur le sport d’élite ? Vous en saurez plus en consultant le dossier de la BiG.

La pandémie de COVID‑19 relègue le sport à l’arrière-plan. De nombreux grands événements tels que les Jeux olympiques de Tokyo, le Championnat d’Europe de football ou le tournoi de tennis de Wimbledon ont été reportés d’une année. De plus, les contrôles antidopage ont été partiellement interrompus, ce qui risque d’encourager le recours à des méthodes et produits interdits, préviennent certains sportifs professionnels.
Selon l’Agence mondiale antidopage, on parle de dopage en cas de présence d’au moins une substance interdite dans l’échantillon fourni par l’athlète ou d’usage ou de tentative d’usage d’une substance ou d’une méthode interdites dans le sport. Le Statut concernant le dopage 2015 de Swiss Olympic prévoit des sanctions en cas de trafic ou d’utilisation de tels moyens et lorsque des sportifs refusent de se soumettre à un contrôle ou manquent à leur devoir de fournir des informations quant à leurs lieux de résidence, d’entraînement et de compétition.
Au moins une fois par an, Antidoping Suisse publie une liste des substances et méthodes interdites, qui s’applique de manière contraignante à toutes les fédérations affiliées ainsi qu’aux sportifs qui en sont membres. En fonction de la gravité de la violation, la Chambre disciplinaire de Swiss Olympic peut prononcer une suspension provisoire ou à vie.
Histoire du dopage
Le mot doping, qui a donné dopage en français, est apparu pour la première fois en 1889 dans un dictionnaire anglais. Il désignait l’administration d’un mélange d’opium et de narcotiques à des chevaux de course. En 1967, le Comité international olympique a publié une première liste des substances interdites et créé une commission médicale chargée d’effectuer des tests en vue des Jeux olympiques de 1968.
Lors du Tour de France 1967, le coureur cycliste Tom Simpson a trouvé la mort sur le mont Ventoux à la suite d’un arrêt cardiaque provoqué par la prise d’amphétamines et d’alcool. Par ailleurs, durant les années 70, l’Allemagne de l’Est a utilisé l’Oral Turinabol, aussi connu sous le nom de pilule bleue. Il s’agit d’un anabolisant développé une dizaine d’années plus tôt qui permet d’accroître radicalement les performances.
Dans le domaine du cyclisme professionnel, le Tour de France a connu de nombreux scandales. Lors des affaires Festina en 1998 et Fuentes en 2003, des substances interdites d’accroissement des performances ont été utilisées. C’est notamment le cas de l’EPO (érythropoïétine), une hormone qui augmente le nombre de globules rouges dans le sang pour améliorer l’absorption d’oxygène. Si cette substance est détectable depuis 2000, le dopage sanguin, qui consiste à augmenter l’endurance des athlètes au moyen de transfusions de sang, reste difficilement décelable.
La Suisse, pionnière dans la lutte contre le dopage
En fondant en 1967 un laboratoire antidopage à l’Institut de recherche de l’ancienne École fédérale de gymnastique et de sport de Macolin, la Suisse est devenue pionnière dans la lutte contre le dopage. À travers son Statut concernant le dopage de 1989, l’Association suisse du sport a explicitement obligé ses membres à contribuer à ce combat et créé la Commission technique de lutte contre le dopage. La fondation Antidoping Suisse existe quant à elle depuis 2008. Ses tâches comprennent l’établissement de listes de substances et de méthodes interdites, l’organisation des tests et la collaboration avec des organisations internationales. Elle réalise des contrôles à l’improviste lors de compétitions ou de séances d’entraînement, selon des règles strictes.
La Médiathèque du sport de l’Office fédéral du sport dispose de nombreuses ressources concernant le dopage et offre une assistance pour la recherche dans ce domaine.